F-BTSC vie et mort d'un concorde

Le F-BTSC a volé pour la première fois le 31 Janvier 1974 sous l'immatriculation F-WTSC. L'appareil est le numéro 203 soit le 3e avion de série. Lors de son premier vol le F-WTSC vole sous Certificat De Navigabilité provisoire. Concorde n'est en effet pas encore certifié. Le F-BTSC participera donc aux derniers tests avant la certification. Il part donc pour Fairbanks pour effectuer des tests d'endurance et surtout les qualifications grand froid.

La certification de Concorde obtenue le F-WTSC est rebaptisé F-BTSC et entre chez Air France en 1980.

Le 21 Novembre 1988, il quitte Paris pour un tour du monde, le 11e d'un Concorde Air France. Le F-BTSC fait escale à Dakar, Rio de Janeiro, Iguaçu, Santiago du Chili où il abandonne ses passagers pour quelques heures.

Pendant que Concorde file vers Tahiti via Acapulco et Honolulu, ses passagers empruntent un 707 de Lan Chile affrété par Eastern pour la traversée. Le F-BTSC retrouve ses passagers et les ramène à Paris le 9 Décembre via les îles Fiji, Guam, Chiang Mai, Bangkok, Madras, Saana et Luxor. Sur ce tour du monde, Concorde aura passé 39h13 en vol.

Le 30 Avril 1989 le F-BTSC part pour un vol à destination de Saint Denis de la Réunion via Djeddah et Djibouti. Sur le chemin du retour le F-BTSC accueille à son bord le Pape Jean Paul II qu'il emmènera de Saint Denis de la Réunion à Lusaka via Gillot faisant de Jean Paul II le premier Pape " supersonique ".
Le lendemain 3 Mai 1989, le F-BTSC prend le chemin de Paris via Djibouti puis Marseille. Le Concorde survole Djibouti en formation avec quatre Mirage F1C de l'escadron 4/30 Vexin.

Le F-BTSC continue ensuite paisiblement sa carrière, reliant Paris et New York en 3 heures et quelques minutes.

Le 4 juin 1998, le F-BTSC entre en GV dans les ateliers de Roissy. Il a alors 11 413 heures de vol au compteur, 1338 heures de roulage et 3 797 atterrissages. Son retour en ligne est prévu pour juin 1999. Sa carrière est estimée à une vingtaine d'années après sa remise en service.

Sa GV ne sera malheureusement pas aussi satisfaisante que celle des précédents Concorde. Le F-BTSC présente en effet d'importantes traces de corrosion au niveau de la poutre centrale du fuselage dû vraisemblablement aux essais grand froid. Coup dur pour l'avion mais chez Air France on ne discute pas avec un avion comme Concorde, il revolera coûte que coûte. AF demande à Aérospatiale de réusiner la pièce. L'addition atteindra les 40 millions de francs. Lors du remplacement de la pièce, il faudra procéder au levage de l'appareil et surtout pratiquer l'opération dans une atmosphère à 2 degrés.

Le F-BTSC reprendra donc du service durant l'été 1999. En Février 2000, alors que des criques font leur apparition sur certains autres Concorde, le F-BTSC échappe à ce petit souci. Quelques vols et quelques visites plus tard, il connaîtra le sort tragique que vous connaissez en s'écrasant au décollage de LFPG le 25 Juillet 2000 à la suite de la rupture d'un pneumatique avec projection de morceaux importants (plus de 4kg) et de forte énergie (vitesse de 170 nœuds) entraînant une perforation du réservoir n°5, fuite très importante de carburant et incendie.

Un page d'histoire du Concorde se tourne donc avec la disparition de cet appareil à la vie bien remplie. Nous espérons tous que cela ne sonnera pas le glas de la carrière de Concorde et que nous pourrons encore rêver à une place à son bord et à en prendre plein les yeux et les oreilles en bout de piste à CDG ou ailleurs.

Dernier vol : JFK - CDG le 24 juillet 2000. Il totalisait 11989 heures de vol et 4873 cycles

Ayons une pensée émue pour les familles des passagers, des victimes au sol et de l'équipage.